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Descente aux enfers dans un grand pourrissoir d‘hommes … de la France de Louis XIV Commenté en France le 27 juillet 2018 Ce livre se dévore comme une excellente aventure. Sauf que cette excellente aventure n’est pas une fiction mais le récit de la « galère » vécue dans sa chair par son auteur depuis la fuite de son Bergerac natal jusqu’à sa remise en liberté. Et des quelque 60 000 condamnés aux galères royales entre 1680 et 1748 c’est le seul à avoir pu en témoigner ensuite. Il faut préciser que la moitié moururent avant la fin de leur peine dans ce qui fut le plus grand pourrissoir d’hommes de la France, laminés par le voyage, les privations et violences de toutes sortes. Et ceux qui survécurent en sortirent en très mauvais état physique et moral. Une exception toutefois : ceux qui furent condamnés pour raison de persécution religieuse s’en sortirent visiblement un peu mieux. Leur foi leur donnait une force que bien des autres n’avaient pas et leur attitude solidaire forçait le respect, ce qui ne les empêcha pas de subir comme les autres. L’auteur de ces mémoires, Jean Marteilhe, était de ceux là. Mais qui était-il donc ? Tout simplement un homme d’une foi, la religion protestante, que ce bon Roi Louis XIV s’était juré d’éradiquer dans toutes les provinces du Royaume. Par tous moyens y compris les plus radicaux. La répression cessait dès lors que le tenant de la « RPR » (appellation d’époque signifiant religion prétendument réformée) abjurait et donc se convertissait au catholicisme. Beaucoup le firent, notamment sous la pression exercée par les « dragonades » qui consistaient à faire s’installer dans les familles protestantes des bandes armées pouvant user de toutes les violences pour arriver à leurs fins. Les confesseurs n’étaient alors pas loin pour enregistrer les conversions. Jean avait tout juste 16 ans lorsqu’il vit 22 dragons s’installer dans sa maison familiale. Le père fut aussitôt emprisonné, ses frères et sœurs enfants mis au couvent, la mère subit les pires atrocités dans sa maison détruite de fond en comble. Jean s’enfuit rapidement avec un ami, direction la Hollande, terre protestante. Car il faisait partie de ceux pour qui il était hors de question d’abjurer. Après bien des péripéties ils se retrouvèrent emprisonnés à deux pas de la frontière salvatrice avec 2 gentilshommes protestants originaires comme eux de Bergerac mais tous prêts à abjurer leur foi ce qu’ils firent et ce dont ils furent récompensés par le Roy qui les fit nommer lieutenant d’infanterie et lieutenant de dragons et envoyer à la guerre où ils moururent l’un et l’autre rapidement. Jean l’apprit et ceci ne fit que le conforter dans sa détermination à ne pas abjurer. Mais ceci n’est que le tout début de l’histoire car lui et son compagnon sont condamnés aux galères, nous sommes en 1701, et après un séjour à Dunkerque où ils côtoyèrent la mort de près plus d’une fois, ils furent finalement envoyés à Marseille. C’est donc ces années à Dunkerque, puis Marseille jusqu’en 1713 où ils finirent par être « libérés à condition de sortir du royaume » (condition consternante puisqu’ils furent arrêtés et condamnés, accusés de vouloir en sortir), les conditions de vie, tourments de toute sorte vécus, que Jean nous raconte avec un nombre considérable de détails et anecdotes en 400 pages … qui se lisent rapidement et très facilement (vu toutefois que certains ont eu des difficultés …). Ceux qui veulent en savoir plus sur ces galères et en avoir une vue d'ensemble pourront se rapprocher utilement de l’excellent « Les galériens » issu de la thèse d’André Zysberg qui a pour ce faire pris en compte la quantité considérable d’archives accumulées et traitant du sort des 60 000 forçats recensés dans cette période. Je recommande la lecture de ce témoignage passionnant sur des faits peu ou pas du tout connus. Et il me semble intéressant de considérer la politique des gouvernants de la France vis à vis des religions au début du 19ème siècle et celle de l'époque actuelle, tout en considérant les caractéristiques des religions elles-mêmes.. Deux extrêmes.
Paulina 1880
Paulina 1880Pierre Jean Jouve · Ayrıntı Yayınları · 199613 okunma
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