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On ne possède que ce à quoi on renonce. Ce à quoi on ne renonce pas nous échappe » -« L’attachement est fabricateur d’illusions » ; puisque dans chaque abondance, il y a un vide, une absence. “La pesanteur et la grâce” (1947) de Simone Weil (1909-1943), est un ensemble de passages détachés laissés à l’état d’ébauche. La jeune femme, morte à trente-quatre ans, a évité toute sa vie l’inconvénient des positions officielles ; produire un jargon, des préjugés, des intolérances, des courants et des courtisans. Son livre est l’endroit où tous les contraires sont nourris. Elle n’y met pas tant de façons : « La vulnérabilité des choses précieuses est belle parce que la vulnérabilité est une marque d’existence » « Il s’agit, toujours, d’un rapport avec le temps. Perdre l’illusion de la possession du temps. S’incarner », « Aucun ne s’aime lui-même. » Il est temps de parler enfin au nom des pensées qui nous sont propres, qui nous sont intrinsèques, de continuer en silence à ceindre ses reins pour la lutte, et c’est ainsi qu’à l’heure du péril on se trouve prêt dès le premier appel. Puisque tout s’estompe et que rien ne demeure, à quoi bon frapper les amarres ? La loi suprême c’est qu’il n’y a pas de loi, c’est là qu’est le point de départ : des erreurs à réfuter, des vérités à conquérir, des joies à contenir, des tristesses à apaiser. Simone Weil ne le dit pas, mais la pensée qu’elle n’exprime pas est manifestement la cause secrète de ses épanchements inattendus. Les âmes se dérobent à l’égoïsme et à la petitesse des intérêts vulgaires pour tressaillir face à l’inconnu. Simone Weil se préoccupe de l’humanité réduite aux questions de fait, aux dissections menues, aux opérations de laboratoire, aux humiliations quotidiennes, pour qui tout désir d’affranchissement sera serré comme une haie d’épines. On a beau se tourner de tous côtés, on reste dans le même cercle. Tout distinction est un isolement ; pour se trouver il faut briser une à une toutes les mailles de son filet d’airain, posséder amplement le sentiment de la vie, l’amour de la réalité, séparer les grandes clartés des lueurs douteuses. L’essentiel doit être tel qu’on n’en puisse rien énoncer. Voir les choses comme elles sont, et les reconnaître. On fait grand bruit du mot inévitable. Ce qui est inévitable est ce qui adviendra, est ce qui arrivera, quelles que soient les précautions que nous puissions faire à propos de toutes les autres choses. Avant de se passionner, on se recueille et on s’éprouve, on ne s’aventure qu’à bon escient ; et il nous arrive ce qui arrive à tous les amours sérieux et réfléchis : le débordement pour nous n’est pas un événement, une nécessité, c’est un accident. Le vrai rempart de la liberté, ce n’est pas une pensée étroite qui nie les désirs qu’elle ne peut satisfaire, les sentiments qu’elle est incapable d’expliquer ; c’est une pensée ample et profonde comme le cœur, qui recueille tout et ne laisse rien à la négligence. Ce qui nous tourmente, ce sont ces choses qui prennent une place qui ne leur est point destinée, une place qu’on ne pourrait leur donner sans étendre outre mesure les limites qu’on s’est prescrites. Ce qu’on appelle la vérité d’un être, ce sont les abîmes qui constituent cet être. Il paraît qu’à la clarté de quelques lampes mal entretenues, il se passe chaque jour sous une voûte déserte dans le cœur une quantité de drames ignorés. Ce qu’on aime est comme une conscience extérieure qui nous avertit de ce qu’on est, de ce qu’on veut et de ce qu’on a senti. « L’amour, chez celui qui est heureux, est de vouloir partager la souffrance de l’aimé malheureux. L’amour, chez celui qui est malheureux, est d’être comblé par la simple connaissance que l’aimé est dans la joie, sans avoir part à cette joie, ni même désirer y avoir part. » Il ne faut pas chercher l’objet de l’amour hors de lui ; le véritable amour est toute réalité, et les êtres y trouvent un fondement ferme.
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